samedi 12 octobre 2013

En direction de l'Amazonie

Dans la torpeur de ce jour brulant nous suivons Genaro. Il est venu à notre rencontre en moto . La terre rouge de la Chapada , ses pignons rocheux très découpés feraient  un peu penser au Grand Canyon si ce n'était cette végétation tropicale extrêmement dense...


Mireille sur le centre géodésique





.Pour nous le petit village de Chapadas dos Guimarães est une oasis de bonheur, de fraîcheur...à 800m d'altitude, après la canicule de Cuiaba! Genaro sera présent, attentif à tout moment, pour nous faire découvrir son beau village qui est aussi le centre géodésique de l'Amérique du sud





les falaises rouges, la savane, la cascade Veu de Noïva et d'autres où l'on peut se baigner, la porte de l'enfer et le More dos ventos...la petite église portugaise toute de bois sculpté délicat aux couleurs pastels un brin passées et d' Ajuelos ; les arbres de la grand´place, les cafés de "sucos "et les autres où nous écoutons attentifs le parler brésilien de Genaro, de Paulo, de Celso, de Ayrton...pour capter quelques bribes de leur histoires de motards et d'hommes de la Chapada.



 Et bien sur déguster les meilleurs Empadas aux camarones de tout le Mato Grosso devant une "long neck" à deux pas de la "Villa Guimarães "où Salomon, exilé heureux espagnol, nous propose une belle chambre rock and roll .


. Nous ne quitterons pas esseulés ce village, après toutes ces chaleureuses rencontres : Genaro nous accompagnera jusqu'à Pocone , via le BMW de Cuiaba, en ayant pris soin de nous présenter d'autres amis (un jeune couple adorable Zezinho et Clelia) qui ont un hôtel à Porto Velho et qui nous aideront, entre autre, à organiser le voyage en bateau à Manaus! Nous pouvons laisser de surcroît la moto en sécurité dans leur garage. Muito obrigado Genaro et um abraço à Rocio!
Le voyage jusqu'à Pocone, capitale du Pantanal, escorté de Genaro , d'un de ces amis de Chapada ,  de Zezinho et Clelia finit par un bon repas dans une pousada où nous dormirons Christian et moi le soir même.



Les amis sont partis mais nous reverrons bientôt les jeunes hôteliers de Porto Velho. Nous faisons un bout de la Transpantanaleira, piste d'argile rouge où les Fazendas ( grandes fermes ) offrent un éco tourisme à prix d'or! L' orage menace..Nous rentrons au village après avoir vu ce jour là seulement quelques charognes de Boa et  de Capybara.  Avec la pluie en quelques minutes la température peu descendre de 15°et remonter aussi vite après la pluie  ! Les variations de température ici sont journalières et pas saisonnières !
Entre Comodoro et Ji-Parana on retouve Zezinho et Clelia qui rentrent à Porto Velho d'une seule traite( ah les jeunes!). Deux autres Motards  de Sau Paulo qui vont au Pérou  les accompagnent . Nous déjeunons ensemble. Dur le Portuguais à essayer de le comprendre tout le temps . Mais apparemment les brésiliens que nous avons rencontrés ne parlent ou ne veulent parler que leur langue! Dans le même resto nous rencontrons deux profs et ils nous disent que l'anglais enseigné au collège est effectivement  très basique. Est ce la seule raison pour ne pas le parler ?


Les jeunes motards de Sao Paolo ont un CORTA PIPA sur leur moto. J'ai trouvé l'explication: "Pendant l’hiver, au Brésil, le vent est beaucoup plus important qu’en été. C’est l’époque pour beaucoup d’enfants et adolescents brésiliens de  lancer le cerf-volant qu’ils fabriquent eux-mêmes avec un peu de bambou, du fil et des sacs de supermarché en plastique... Et cela vole bien !Le malheur, c’est que pour éliminer les autres, certains enduisent leur long fil de colle et le trempent ensuite dans de la poudre de verre pilé. Cela a pour effet de pouvoir couper le fil du cerf-volant des autres !! Mais un autre effet de ce procédé est de...couper net la tête du cycliste ou motocycliste qui traverse la trajectoire de ce fil, ce qui arrive fréquemment. C’est pourquoi cela a été interdit, proscrit mais...sans effet. Les jeunes ont continué à utiliser cette pratique et les accidents ont, eux aussi, continué ! Récemment un motocycliste qui n’avait pas vu ce fil en travers de la rue a eu la tête coupée net ! Cela ne va pas toujours jusque là, heureusement, mais combien de blessures au visage, de joues ou oreilles coupées, de gosses atteints dans la rue etc...L’interdiction sans effets a conduit les responsables à obliger les motocyclistes à utiliser des antennes protectrices pour « happer » les fils avant qu’ils n’atteignent le conducteur de la moto." Laroche a acheté une antena corta pipa pour la France. On ne s'est jamais, avec le Mistral chez nous, la mode du cerf volant  d'outre atlantique pourrait inspirer...


Nous roulons, armurés, entre Ji-Parana et Porto Velho sous 38°sur une route grave camions. Nous stoppons heureusement dans des petits cafés restos en bois, frais , sous les lourds manguiers. Partout dans ces régions humides et chaudes, animaux , hommes et habitats se protégent  du soleil sous cette ombrière naturelle fabuleuse qu'est le manguier. Maintenant Les longs palmiers plumeau font place aux palmiers bananiers trapus ...Acacias jaunes et roses. La nature est de plus en plus belle et sauvage , exempte enfin des grands panneaux publicitaires!
Il y a des villes où l'architecture nous livre l'histoire et d'autres où la nature puissante seule laisse une empreinte. Porto Vehlo est de celle ci. Il suffit à la nuit tombante d'approcher son fleuve , le RIO MADEIRA...Même si plus que jamais pour l'économie  du pays, cette ville est une liaison vitale on sent bien qu'elle a joué ce rôle essentiel depuis qu'elle existe. De vastes bateaux chargent des marchandises qui traverseront bientôt l'océan , d'autres plus petits ...et plus petits encore, colorés de centaines de hamacs emmènent les voyageurs étrangers ...ou pas. Nous allons prendre l'un deux pendant 4 jours jusqu'à MANAUS et penser bien sur à Fitzcarraldo!



pour messieurs Ripoche, Larmagnat et madame Soler !!
Les jours que nous passons à Porto Velho avant d'embarquer nous les passons avec zezinho et Clelia. L'HOTEL NATIVO qu'ils gèrent est une petite merveille de confort. Le petit déjeuner est le meilleur que nous ayons eu au Brésil : festival de tapioca , de millet, de sucos ...Très occupés ils prennent cependant le temps de nous accompagner dans nos démarches: Ils nous  choisissent la bonne compagnie de transport maritime , nous conseillent pour retirer de l'argent : depuis que nous sommes au Brésil il y a une grève des banques dans tout le pays. Les brésiliens peuvent seulement avoir de l'argent au distributeur mais ceux ci , la plupart ,ne marchent pas avec les cartes étrangères. Même dans  les petites villes il nous a été impossible de tirer de l'argent.


 Aidés par ces jeunes Brésiliens bienveillants Zezinho et Clelia , la vie pour nous devient plus facile ! Tout s'arrange, tout se délie, tout se trouve avec  un natif de là bas ! Merci mille fois Zezinho et Clélia! Sur! nous serons votre guide quand vous viendrez en France en 2015 comme vous l'avez prévu! Petite visite touristique près du port où la première locomotive a avoir circulé en Amazonie est là , sculpturale , à côté des anciens hangars  de la gare ferroviaire .Mais la ligne de chemin de fer  Madeira- Mamoré , qui offrait une  ouverture commerciale sur la mer , via Porto Vehlo et Manaus, pour la Bolivie , a fait plus de morts que la construction du canal de Panama.

 Nous découvrons avec Zezinho les " 3 Maria"  citernes d'eau , symbole de la ville et de l'enfance de ce jeune de PORTO VELHO.


Demain nous partons sans la moto ( qui reste sous bâche au garage de l'hotel Nativo ) sur le Rio Madera en direction de MANAUS.