lundi 12 mars 2012

panama

Au costa Rica nous baladons une dernière fois sur la plage en fin de journée aux heures où les pécheurs du village essaient de prendre le poisson coq dans les vagues...Le lendemain la frontière pour le Panama se passe tranquillou .Seul nous inquiète le conflit entre le gouvernement et les indiens Ngobe- Bugle dans la région de Chiriqui. Ceux ci ont bloqué  à juste raison ( ils défendent leur territoire qui risque d'être  spolié par un projet minier) la pan- américaine pendant  plusieurs jours. A deux reprises nous trouvons les manifestants sur la route,  encadrés par la police, mais ils nous laisse les dépasser. Nous devons faire 450 kms jusqu'à Panama city. Nous avons tombé la veste mais l'air brûlant (39°)nous oblige à la remettre. La culture du café alterne avec les parcs naturels nationaux. La faune et la flore sont préservées comme au Costa Rica.  Le Panama a choisi judicieusement la protection de son environnement.
L'arrivée à Panama city est beaucoup plus agréable pour la passagère moto. Pour éviter les bus (bus scolaires américains relookés artistiques ) qui frôlent mes fesses à une allure latino, Christian doit faire appel, pour la conduite,  plus que jamais, à tous ses réflexes africains.Tandis  que moi je peux , entre deux émois, admirer la silhouette métallique qui s'impose de plus en plus au dessus de la végétation, du PONT des AMERIQUES . L'armature désuète mais imposante fait son effet, comme la vue, quand on le franchit: Les immenses grues portuaires , les bateaux qui attendent leur passage dans le canal puis les grattes ciel qui se partagent la baie avec le  vieux Panama.
Dans le quartier où est notre hôtel  il est  difficile de trouver un resto le soir .Il y a sûrement une vie assez tard dans la nuit, à l'intérieur( comme nous l'avons vue à Antigua, à Granada...) Mais dans tous ces pays d'Amérique Centrale il y a comme un couvre feu vers 21heures accentué parfois par les coupures d'électricité. Ce que nous voulions visiter surtout c'est le canal et nous le faisons sur un magnifique bateau tout en bois qui aurait appartenu à Al Capone. Et en plus pour des anciens pénichards  comme nous , cette excursion nous a beaucoup plus.


Un peu d'historique sur ce fameux CANAL de PANAMA pour les aînés petits enfants Hugo et Adrien. On vous apprend trop hâtivement à l'école que les français sont morts comme des mouches car piqués par des moustiques et que les américains ont pu continuer, eux , parce qu'ils sont arrivés bien sur avec leur bombe...anti bestiole. C'est un peu ça mais  pas tout à fait. La construction du canal a été l'un des projets d'ingénierie les plus difficiles jamais entrepris. Mais depuis Les navires n'ont plus besoin de faire la route par le Cap Horn. L'architecte français Ferdinand de Lesseps ( qui avait déjà fait le canal de Suez) fut choisi pour faire les travaux de percement de l'isthme de Panama .Mais le climat et les conditions de vie dans la jungle sont terribles: Les  maladies comme la malaria et la fièvre jaune vont tuer beaucoup d'ouvriers . Et les éboulements incessants des terrains instables vont aussi ralentir les travaux et coûter beaucoup d'argent. Lesseps et Eiffel ( qui sera de la partie) font appel aux capitaux des petits épargnants et aux parlementaires pour débloquer des fonds publics mais il est difficile de redresser la situation et la compagnie panamienne est mise en liquidation judiciaire. Un scandale éclate. Les petits porteurs accusent les dirigeants du projet de corruption et ceux ci sont condamnés.L'investissement a été énorme de 1882 à 1903 non seulement dans la construction du canal mais dans celle des lignes de chemins de fer, des ports, des hôpitaux et surtout 63000 hommes ont perdus la vie dans cette aventure. Les Américains prirent le relais en 1904 et en 1914 le canal était terminé. Ce fut un succès commercial immédiat et fulgurant. Mais Le canal est devenu propriété effective de la république de Panama seulement depuis 12 ans!
98 ans après son ouverture  nous rejoignons le village de Gamboa où nous prenons le bateau.
pont du centenaire
Nous passons le pont du centenaire (avec le pont des Amériques ce sont les seuls ouvrages qui franchissent le canal et relient les deux continents), la prison ou est actuellement Noriega


l'écluse de Pedro Miguel et l'écluse de Miraflores.Toutes les écluses vont par paires sur les deux sites: Pour permettre le passage des navires simultanément dans les deux directions, celles de Mirafores sont doubles (2 fois 14 m ). Pour les mariniers de l'ile de la Barthelasse quelques chiffres: les écluses sont larges de 33,53 m et longues de  304,8m. D'immenses cargos nous suivent...De chaque côté de l'écluse de petites locomotives sont là pour les guider et surtout les centrer ( il reste parfois 50 cm de chaque côté).














pont des ameriques

La première ville de Panama ayant été dilapidée par le fameux corsaire Henri Morgan le quartier saint Felipe fut construit à partir de 1673. Maintenant le Casco antigua est peu à peu restauré.  Les façades des maisons ont été conservées. Le Casco est maintenant patrimoine mondial. Chargés d'histoire ( de celles des français entre autre )ces balcons en ruine de style colonial attendent leur cosmétique.Ces demeures magnifiques face à la mer où sont nés des hommes illustres attendent l'investisseur étranger...La verticalité  du nouveau Panama fait concurrence aux états du golfe persique. Elle est le fief des banques et de l'élite économique panaméenne. Les oubliés de la croissance économique et de la modernité urbaine vivent dans les rues de Baranza  à la périphérie de l'ancienne cité...