mardi 28 février 2012

un peu d'Amérique Centrale

Nous laissons derrière nous le Guatemala que nous avons vraiment beaucoup aimé...L'Amérique centrale à elle seule pourrait faire l'objet d'un long voyage ...Mais nous allons seulement transiter par  le Salvador, le Honduras, le Nicaragua , le Costa Rica.. Volcans actifs, terramotos, ouragans, révolutions, républiques bananières, cartel de la drogue...Ces petits pays sont perpétuellement agités, dévastés, exploités. Leur politique meurtrière a été le plus souvent orchestrée par un grand pays proche dit plus démocratique mais intéressé . Et les atrocités commises en Europe, en plein siècle dit "civilisé"ne nous permettent pas aussi de les juger . Actuellement ils évoluent vers une plus grande démocratie et leur énergie, pour essayer d'améliorer leur vie, est remarquable.
Le passage des frontières est plus ou moins houleux et coûteux mais n'excède jamais en temps , plus de 2 heures 30 (pour sortie et entrée).La chaleur seule (39°) , à notre âge, est un peu éprouvante.  Nous choisissons de traverser le Salvador plutôt que le Honduras (où nous ferons seulement 150 kms): Une loi serait passée dans ce pays qui interdirait d'être deux sur une moto? Les gangs agissent de plus en plus avec ce style de locomotion et le passager est celui qui est armé bien sur. C'est pour cela je suppose que les policiers étaient près à tirer quand deux ou trois fois je filmais avec la caméra le bras tendu! Mais après information seuls les couples seraient autorisés à deux sur le véhicule. Cette loi vise plus les motards en ville. A la campagne, l'usage de la moto est très répandu , ils sont souvent à 3 ou 4 dessus et il serait impossible d'appliquer cette loi! Nous traversons le Salvador, soi-disant un des pays les plus dangereux du monde, entre autre avec les Gangs des Maras!  Devant chaque petit supermarket et déchargement de camion il y a un homme armé mais le soir dans notre petit nid enchanteur de surfeurs, tout simple, plus coloré que construit, au milieu des cocotiers,  à 1m de la plage nous dégustons nos crevettes avec les 18 ans de moyenne d'âge: OLAS PERMANANTES à la Libertad est aussi une très bonne adresse pour les vieux routards .
 Après une route complètement défoncée nous arrivons à la frontière Salvador/ Honduras où nous tombons sur le fameux JOSÉ arnaqueur et où nous nous faisons aussi un peu....arnaquer! Après, sur des kms, les forêts pour l'industrie de l'huile de palme.
 Même si le coup de machette est néfaste pour l'écologie, ce pays est un paradis pour les fans de nature: 2000 plantes y sont endémiques (dont le célèbre orchidée)...Et si les honduriens  mangent volontiers l'iguane (source importante de nourriture pour les familles pauvres) vendu vivant sur le bord des routes , avec  des milliers d'espèces d'insectes, de reptiles, d'oiseaux...il reste un bon potentiel reproductif.




Granada et son lac
Nous décidons de passer la frontière Honduras / Nicaragua dans un petit village, dans la montagne, au frais, près de Choluteca. Tout se passe bien aux deux frontières. Pour la première fois nous payons pour une désinfection effective de la moto .(enfin des roues!) Bon état de la route. Beaucoup de culture de café. De l'élevage de Zébus. Des chevaux broutent le long de la route ou promènent des caballeros chapeautés comme des cow boys. Des petites maisons en bois coloré avec des jardins clôturés. Juste la simple nécessité mais tout est bien entretenu et fleuri. A ESTELI nous allons dans  un tipico resto grillades dans la rue, le "Coma Rico "et nous rentrons à pied,  la nuit,  à l'hôtel : ce pays passe actuellement pour le plus sûr de l'Amérique Centrale. Ensuite nous nous laissons tenter, malgré nos impératifs de dâte pour le bateau à Panama, par la belle cité coloniale de GRANADA .

.C'est le VIIIème festival mondial de poésie,  en l'honneur, cette année, de Carlos Martinez Rivas et c'est la fête dans la ville.Des  poètes de renommée internationale déclament chaque soir un choix de leur œuvre sur le thème "la Poesia es Insurreccion Solitaria". Comme il se dit communément, l'espagnol est vraiment la langue pour s'adresser à l'Homme .

Très émouvant! Des expos partout et en clôture un concert qui n'a rien à envier à Manu Chao.

On ne peut parler de ces pays (y compris le Mexique) sans mentionner leur attrait pour le pétard qui peut exploser à tout heure du jour et de la nuit .Un bruit coutumier et quotidien qui ne surprend jamais personne sauf les étrangers.De même vous pouvez achetez dans la rue à l'artificier ambulant la belle bleue ou la belle rouge qu'il vous prend de lancer dans le ciel étoilé,  même lors d'un discours officiel, sans que personne ne leve la tête. Peut etre c'est ce qui fait dire aux ministères des affaires étrangères que ces pays sont toujours en révolution...Le dimanche, des "chiguines" de Granada marchent jusqu'au lac, précédés par leurs parents chargés de glaciaires et de cabas. Nous les suivons.  3 générations se baignent en bande, toujours tout habillés, ou partent pour les îles dans des lanchas pleinent à craquer. Sous les palapas, au bord de l'eau, les couples  boivent la bière au litre et dancent la salsa. Nous les imitons!
St JUAN DEL SUR : les vieux sont dans des hôtels chers, les jeunes dans des hôtels pas chers, nous sommes toujours avec des jeunes donc dans des hôtels pas chers. Équation de Christian qui nous amène à partager un dormitorio avec des backpakers dans ce petit village sur la côte pacifique à l'hôtel /resto Casa Del Mar. Nous y mangeons une excellente paella. Aussi bonne que la fondue que nous avions dégustée à Antigua chez un tenancier suisse! Nous rencontrons un couple franco hollandais qui a un commerce à Granada et qui fait visiter le pays à des amis français de passage. Après 1an et demi, déçus du voyage ils envisagent de rentrer  en Europe. Difficile de lutter avec l'impérialisme américain dans ces contrées! A la frontière il y a pléthore de BMW et de HARLEY. Les une vont à un rally au Salvador, les autres à une concentration au Nicaragua.

Et toute la journée nous croisons des motos, plus que dans 5 mois de voyage. Dommage que nous soyons dans le mauvais sens! Le COSTA RICA affiche son américanisation et son niveau de vie "supérieur"un peu partout. On peut y trouver d'autre marque que Nivea...et même les hôtels les plus simples sont carrément chers. Compter 50 dollars /jours avec des cucarachas qui vous courent dessus toute la nuit. Enfin c'est toujours mieux que des miguales! 

 Mais le jour quel plaisir de tomber de sommeil près du Pacifique dans un hamac avec autour des oiseaux bariolés, et la végétation comme l'Eden illustré.
UN AUTRE EDEN.... un hommage à notre meilleure "commentatrice"