vendredi 20 janvier 2012

Sur la route de Campeche... au Yucatan


Sur la route de Campèche il est parfois préférable de se mettre en apnée pour éviter de respirer  l'écume des camions qui sortent des carrières et le goudron chaud de la chaussée en restauration. En moto toutes les odeurs affluent vers nos nez sensibles . De l'effluve florale délicieuse des  fossés champêtres au "pourri" de l'approche des banlieues- usines ou des cultures intensives. Et  tant d'autres...qui stimulent  parfois plus nos imaginations que le plus beau déroulement de paysages. Nous ne voyons pas la mer ce soir là. Nous lui préférons un jardin d'arbres magnifiques à côté d'une hacienda , pour camper , à 15 kms de la ville. On est seul et le jeune Santiago qui entretient ce parc de loisirs de week-end avec quelques ouvriers , nous prépare un hamburger pimenté , trop bon ! Sur son ordi il nous montre  ses parents , la troupe de théatre dont il fait partie...avec cette gentillesse brusque des mexicains.
Visite le lendemain de la ruine de 600 ans av- J.-C :   EDZNA. Une ville moderne pour une période classique: Entre autre une pyramide dont les étages sont pourvus de chambres voûtées, un amphithéâtre et un système hydraulique complexe de canaux qui acheminaient l'eau. Et toute cette merveille dans un endroit sauvage pour nous tout seul! Soirée à CAMPECHE .Ville de bord de mer tranquille et très colorée ( 3 teintes de plus que dans les autres villes) . Découverte de deux nouveaux plats régionaux : "Los camarones al coco" y "el pan de cazon "(explications dans le prochain épisode).
Re cabanàs à St. Elena. Endroit intime et doux où la maîtresse de cabane qui est française a légendé tous les arbres de son territoire.Très utile pour la néophyte que je suis en végétation tropicale. Nous restons subjugués par le site d' UXMAL que nous visitons dans le coin: Ensorcelante dans la brume du matin la pyramide du Magicien évoque la suprématie de cette citée à son apogée de 800 à 950  après J.-C. Dans la région du Yucatán le culte du Serpent à plumes à la fois dieu de la Guerre et de la Création se répand rapidement et va marquer l'architecture et l'art de la ville: les serpents à plumes ondulent sur une façade de mosaïque de l'un des plus importants monuments de la ville appelé aujourd'hui le "le Quadrilatère des nonnes" et s'entrelacent sur la partie supérieure des murs du jeu de balle. Du haut de ces pyramides nous admirons la vieille cité et la forêt autour qui l'a cachée pendant si longtemps.

CHICHEN ITZA avec ses pyramides et ses temples géants, ses observatoires astronomiques et sa place des mille colonnes , ses résidences palaciales et ses cénotes (grottes souterraines ,remplies d'eau claire), son jeu de pelote démesuré engendre l'admiration. Avec son peuple guerrier elle a forgé le plus grand de tous les états Mayas. Puissance commerciale, militaire et artistique. Et même si elle s'est effondrée au XII eme siècle après J.-C. , le souvenir de ses autels et de ses sanctuaires s'est perpétré chez les Mayas qui ont continué pendant des siècles à se rendre en pélerinage dans ses ruines. Mais actuellement Chichén Itzá est noir de touristes , il est interdit de monter sur ses pyramides,  voir de s'y approcher, et les marchands envahissent le site de bout en bout. Cela enlève beaucoup de plaisir aux visiteurs que nous sommes .
 Par contre nous accèdons  au site Ek Balam ,construit par le seigneur du même nom qui y régna 40 ans , par un sentier tranquille, et nous pouvons prendre l'escalier de l'Acropole , structure à étage superposée de 32 m pour apprécier la beauté des murailles à nos pieds. Nous partons avant les nids de touristes et nous nous faisons vélocycler jusqu'à la "cenote"pour prendre le frais .Un des jeunes nous fait visiter l'aménagement biostructure autour de ce point d'eau et nous en parle avec beaucoup de conviction.Sous le label "écotourisme" se cache la fierté de présenter leur pays comme parfaitement au courant des dernières nouveautés dans ce domaine.Leurs réalisations touristiques et environnementales le confirment autant en ville qu'à la campagne .Bravo
Nous flânons dans VALLADOLID. Beaucoup de vieilles dames en habit traditionnel, jupon et robe blanche brodée ,

 maisons ouvertes à tous les vents avec des patios où se mèlent avec les bougainvilliers, les bois à caleçon et les cocotiers, des saints, des anges et des vierges hautes en couleurs. Nous visitons l'ancien couvent du  XVI eme siècle El Sisal et son église San Bernardino. La messe est prévue à l'extérieur ce soir .L'autel est là sur une estrade avec son immense Christ. Les fidèles hommes , femmes , enfants en habit du dimanche attendent avec impatience, comme au début d'un spectacle, un petit curé tout rond en soutane blanche. Eh oui regardez bien , les vêpres sont comme çà à Valladolid...