dimanche 30 octobre 2011

Route 66


D’Arnaudville nous continuons vers Bossier ville puis Schwanee,et enfin Chandler où nous rejoignons la Route 66 dans l’état de L’Oklahoma. Un peu d’histoire ; en 1920 le train reliait Chicago à Los Angeles en 3 nuits et 2 jours. Le même voyage en voiture pouvait prendre des semaines : Beaucoup de problèmes mécaniques tout le long, les stations services étaient rares …etc Et pourtant l’Amérique rurale a besoin à cette époque de routes, d’emplois, de tourisme, disons-le d’argent .Il faut donc que l’on puisse traverser le territoire facilement. Donc en 1926 va naitre l’US Highway 66. De Chicago à Los Angeles (Santa Monica) il traversera 7 Etats. Il sera achevé en 1938 après beaucoup d’énergie, de galères , de crises ( grande dépression en 1929) on s’en doute. En même temps tout le long de cet Highway de véritables petites villes se créent avec restaurants ,bars , boutiques, stations service, motels, fastfood…Les années 50, Age d’or des Etats UNIS la route 66 devient une destination à la mode au rythme du blues , du rock et du country…Puis le déclin, Bloody Road (ainsi appelée à cause des très nombreux accidents) est complétement abandonnée. Il faudra 30 ans de travaux et beaucoup d’autoroutes pour la remplacer. Mais elle est devenue un mythe. Christian a très envie de la traverser avec quelques amis depuis longtemps mais il va en faire un petit bout avec moi. Bien sur je serai plus critique que ses potes ! Donc nous retrouvons  la Belle à Chandler où le Muséum of Pioneers history qui raconte sa gestation est fermé. C’est lundi. Dommage ! nous continuons. Et commence une vraie course poursuite pour ne pas rater un bout de cet ouvrage décati. La campagne est superbe. A Warwick nous nous arrêtons au motor cycle Museum 66 : Déjà pour la passagère c’est un vrai plaisir   que toutes ces motos alignées , suspendues avec leurs chromes et leur moteur qui ont faits rêver des générations alors pour le motard qu’est Christian ! Nous nous trompons un peu au début sur les vestiges puis nous découvrons un vrai chef d’œuvre à Arcadia la Round Barn , une grange de l’époque, ronde comme un dôme faites avec des bois entrelacés. Nous guettons toujours, assidus, le joli  panneau  « Route66 » même quand nous arrivons à Oklahoma où dans cette ville sans âme , énorme, traversée par des autoroutes, avec des pompes de forage en pleine ville , l’Ancienne ne ressemble plus qu’à un bout de bitume noir raccommodé de ciment blanc. Nous zappons le musée de la route 66  de cette city et choisissons plutôt celui de Clinton.Il retrace  l’histoire de cette légende,  des pionniers à la naissance des Cadillac, des Buick, des Ford , des Packards…Nous les retrouverons ces bellissimas dans presque tous les lieux cultes .A Elk City , un village de l’époque 66 reconstitué , intérieur, extérieur.Ranch avec les belles petites choses vieillotes qu’avaient nos grand - mères et nos grand-pères. Ancienne gare,  éoliènnes d’époque… Nous quittons l’Oklahoma pour le Texas .A partir de ce moment la 66 suit vraiment l’highway : Grandes étendues inhospitalières où les maisons sans fleur essaient de se cacher derrière les arbres rares et tordus par le vent ,enclos concentrationnaires  de bovins  à même l’autoroute,  panneaux publicitaires sans fin , ce monde  ne  fait pas rêver même sur la route mythique. Ici, maintenant, les indiens  parlent plus  chômage que génocide .Mais nous nous obstinons à trouver du plaisir et nous le trouvons, pendant presqu’une heure nous allons rouler sur la piste 66 à l’écart seuls dans le vent glacial.  Toutes ces stations services désaffectées sont restées là avec quelques voitures d’époque, parfois on les a retapées, très bien,  même leur restroom avec le petit lavabo 1930 (Shamrock). Bien sur nous traversons en courant la plaine hostile pour photographier les 10 cadillacs à Amarillo et prenons un petit déjeuner à Adrian dans le café situé à égal distance de Chicago et de Los Angeles .Nous rêvons aussi  de passer une nuit au Blue swallow  à Tucumcari , fabuleux motel au garage grange entre chaque chambre ! Mais le plus étonnant, mon préféré, c’est le musée du fils de fer barbelé. En introduction quelques photos douloureuses d’enfants pendant la catastrophe que provoqua un nuage de poussière en 1935 en Oklahoma. Puis mille choses en fils de fer barbelé exposées et répertoriées ainsi que tous les calibres ,  les fermetures , les raccords .On imagine des milliers de mains de pionniers penchés sur leur clôture, le visage usé, défendant leur utopie. Impressionnant ! Nous voilà  dans le new Mexico, nous suivons la Belle dans 3 états et parfois je l’avoue cheveux au vent quand le port du casque n’était pas obligatoire comme autrefois quand nous étions jeunes et larges d’épaules ! Mais nous avons bientôt un autre rendez vous avec elle en Arizona.